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Milan-Bologne, 397 km

Jeudi 13 mai 1909, 3 heures du matin : la grande histoire du Giro d’Italia démarre ! La caravane s’élance dans l’obscurité de Milan où s’est amassée une foule considérable. La caravane ? 127 cyclistes encadrés de… 8 véhicules seulement (4 pour les directeurs d’équipe, 2 pour l’organisation et 2 pour le jury). Au menu : 397 km jusqu'à Bologne, pour la plus longue étape de ce premier Tour d'Italie. 

Gerbi et Petit-Breton à terre

Et pas le temps pour les coureurs de trouver leur rythme, quelques centaines de mètres à peine que se produit le premier évènement marquant de la course : une chute massive, visiblement provoquée par un poteau mal éclairé, met à terre une bonne partie du peloton. Parmi les hommes impliqués, le plus touché est Gerbi, l’un des principaux outsiders à la victoire finale. Très diminué, le « Diable Rouge » met beaucoup de temps à réparer son vélo et lance sa course avec un retard considérable. À Bergame, au km 56, il passe bon dernier avec 3 heures de retard sur les leaders. Ses chances de remporter le Giro sont déjà anéanties.

Etape 1 06

Gerbi est l'un des premiers grands noms du cyclisme italien. 

Tandis qu’un peloton compact d’une trentaine d’éléments roule à l’avant, un nouvel incident majeur intervient au km 114, peu avant le contrôle de Desenzano, lorsque Petit-Breton est à son tour pris dans une chute. Il se luxe le bras droit dans l’affaire. S’il peut repartir, il est lui aussi amoindri et ne reverra pas la tête.

Cuniolo coince, Beni surprend

Aux avant-postes, les hommes de tête progressent à allure régulière. Les rares attaquants sont rapidement repris par un peloton attentif, à l’image de Pavesi qui tente de partir en vain après le contrôle de Vicenza (km 194). Le soleil s’est levé et accompagne les coureurs, ce qui donne lieu à des scènes cocasses, à l’image de Zavatti qui se précipite de sa selle pour plonger sa tête dans un seau d’eau aux pieds d’une jeune fille !

Après le contrôle de Padoue (km 255), le rythme s’intensifie sous l’impulsion de Trousselier qui tente à plusieurs reprises de semer ses compagnons, réduits à une vingtaine d’hommes. Mais Ganna et Pavesi sont vigilants et annihilent ses tentatives. Les multiples accélérations sont toutefois fatales au Champion d’Italie, Cuniolo, malade ce jour-là.

Alors que le temps s'est couvert sur le final de l'étape, ils ne sont plus que 13 à pénétrer ensemble sur la piste de l’hippodrome Zappoli. On y retrouve E. Azzini, Beni, Borgarello, Canepari, Galetti, Ganna, Marchese, Pavesi, Pesce, Petrino, Rossignoli, Trousselier et Zavatti. Alors que le public s’attend à une victoire de Ganna ou Trousselier, ceux-ci sont retardés par une chute à l'entrée de l'hippodrome. À la surprise générale, c’est le romain Dario Beni qui s'impose nettement devant Mario Pesce. 

Etape 1 02

L'arrivée à Bologne fut quelque peu chaotique, l'enthousiasme du public prenant le dessus sur le faible service d'ordre. 

Beni enlève l'étape au terme de 14h06 d'effort, soit une moyenne légèrement supérieur à 28 km/h. Seuls 114 coureurs sur les 127 partants parviennent à franchir la ligne d'arrivée. 

En se classant 10e, Vicenzo Borgarello est le premier individuel classé. Déjà 8e de Milan-San-Remo cette saison, la Gazzetta le présentait comme le meilleur amateur au départ, devant Carlo Oriani et Giuseppe Jacchino. Quelques années plus tard, Borgarello deviendra le deuxième italien à remporter une victoire sur le Tour de France, en gagnant deux étapes sur l’édition 1912.

Les grands perdants du jour sont Petit-Breton (26e), Cuniolo (39e) et Gerbi (89e), ce dernier inscrivant 57 points comme la seconde moitié du peloton. 

Etape 1 03

Comme tous les coureurs à l'époque, Borgarello avait deux bidons au guidon : l'un d'eau, l'autre de vin !

CLASSEMENT DE L'ÉTAPE : 

Place Coureur Écarts
1 D. Beni 14h06'15
2 M. Pesce
3 C. Galetti
4 L. Ganna
5 L. Trousselier
6 E. Pavesi
7* A. Zavatti
8* E. Azzini
9* G. Marchese
10* V. Borgarello t.m.t.

 

Probablement parce qu'il n'a pas été possible de les classer avec certitude, les coureurs classés de la 7e à la 12e (Zavatti, Azzini, Marchese, Borgarello, Rossignoli et Petrino) se sont tous vus attribuer 9 points. Canepari, 13e de l'étape et dernier membre du groupe de tête, hérite lui de 10 points. Les suivants sont crédités de 11 points, 12 points... jusqu'à la seconde moitié du peloton qui obtient 57 points. 

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